Les résidents de Kyoto n'apprécient généralement pas que l'on qualifie la langue de Kyoto d'accent. Il ne s'agit pas d'un simple accent pour eux, mais d'une langue à part entière.
Je me rappelle que quand mon père entendait le term "Daimonji-yaki", appelation commune à la TV du Gozan no Okuribi le 16 août, cela le rendait profondément amer. Le nom officiel de l'événement est Gozan no Okuribi, et pour mon père, Daimonji-yaki n'était qu'un faux nom inventé. Le term "yaki" signifie "frire" en japonais, et cela lui évoquait les beignets frits.
Cependant, il y a bien des accents à Kyoto, et à part le plus commun, il y en a même 3 : 1) "Gosho kotoba", la langue parlée par les nobles à la Cour impériale et toujours pratiquée aujourd'hui 2) "Nakagyo kotoba", parlée par les commerçants dans les quartiers de Muromachi ou Nishijin 3) "Hanamachi kotoba", parlée par les maikos et geikos.
Le célèbre suffice "Dosu" dont on dit souvent qu'il représente l'accent de Kyoto fait en réalité partie du Hanamachi kotoba. Par conséquent, je n'en avais jamais entendu parlé avant de devenir maiko.
Quand une jeune fille devient Shikomi-san (1er grade de maiko), elle doit apprendre le Hanamachi kotoba. Quand elle commence tout juste ses prestations devant un public, elle peut se contenter des fameux "Ookini" (merci), "Sunmahen" (pardon) et "Otano moushimasu" (s'il-vous-plaît), mais elle doit apprendre d'autres termes avec le temps. Même pour moi qui suis de Kyoto, le Hanamachi kotoba a été difficile à apprendre, et ce n'est que lorsque je suis devenue Minarai-san (dernier grade de Maiko) que je n'ai réellement pu le maîtriser.
Dans les Ozashiki (lieux de représentation des maikos et geikos), j'avais de la peine pour les maikos venant d'autres régions. Elles avaient beau essayé, les clients arrivaient toujours à deviner qu'elles n'étaient pas de Kyoto.
Merci d'avoir lu cet article. A bientôt !
*Hanamachi : différents quartiers de Kyoto où vivent les maikos.
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